Rassemblement du 15 mai 2007 à Mont de Marsan
Déclaration lue lors du rassemblement du 15 mai 2007 au Peyrouat
Aujourd’hui, Irina 11 ans et Makahariy 6 ans, deux enfants que personne ne pouvait jusqu’ici distinguer des autres élèves sur les bancs de l’école du Peyrouat sont propulsés sous les feux médiatiques, bien malgré eux. Avec leurs parents ils sont sous le coup d’une reconduite à la frontière, c’est-à-dire d’une expulsion vers leur pays d’origine, la Russie, qu’ils ont fuie depuis 3 ans pour des raisons politiques.
Dans les Landes, à Mont-de-Marsan et notamment ici, au Peyrouat, plusieurs familles (et plusieurs personnes isolées) sont dans l’angoisse d’une expulsion qui peut survenir à tout moment.
Par notre présence ici, nous affirmons notre solidarité sans partage avec tous ceux qui sont dans cette situation tragique. Au-delà des lois, des règlements, des jugements et des mesures policières, chaque cas est différent, difficile et doit faire l’objet d’un examen minutieux, dans le respect des droits de tous. C’est un devoir d’humanité pour notre pays. Créé en juin 2004, le RESF est un réseau national de militants, de collectifs d’établissements, de syndicats et d’associations qui se préoccupe de la situation de jeunes majeurs sans-papiers scolarisés et de celle des parents sans-papiers d’enfants scolarisés, (avec le soutien de partis politiques). C’est dans cet esprit qu’est créé le 17 mars 2006 le RESF40.
Le RESF40, très mobilisé, ne peut accepter que les bancs de l’école restent vides de ces enfants, qui, pour cause d’expulsion, ne pourraient pas développer le potentiel artistique, sportif ou culturel qui est en eux. Dans les écoles, les collèges et les lycées, un grand mouvement de solidarité entoure les enfants d’hommes et de femmes sans-papiers menacés d’expulsion. Ce mouvement est essentiel à la société française : les enfants des écoles, ce sont les enfants de ce pays, ce sont les enfants de la République. Il est légitime d’exiger que ces enfants qui ont à coeur de sortir de l’exclusion trouvent leur place en toute sécurité en France.
Espoir de voir cesser l’arbitraire, qui fait toujours d’eux des enfants de « sanspapiers », des enfants de déboutés.
Espoir de vivre sans la peur quotidienne d’être expulsés. Passion d’apprendre et de grandir dans un pays qui est le leur comme il est le nôtre. Ces enfants doivent vivre parmi nous. Il est aujourd’hui urgent d’affirmer : « Laissez-les grandir ici » ! » Parfois, heureusement, une régularisation est prononcée et, pour nous, l’espoir renaît et avec lui la confiance dans le justesse de notre combat. Cet espoir, c’est l’espoir de construire une société que nous voulons plus juste, plus égalitaire, plus mixte, plus tolérante, plus fraternelle, plus libre en un mot plus humaine.
La mobilisation doit continuer et s’élargir au travers d’autres rassemblements et actions qui seront proposés.
Merci pour votre présence et pour votre soutien. RESF40